François de Mazières : « les bus à hydrogène, une solution extraordinaire »
Dans le cadre de l’inauguration de la troisième station pour véhicules hydrogène ouverte en Île-de-France le 29 mars 2018, François de Mazières a souligné le futur des bus à hydrogène.
C’est sous une pluie fine de mars que les membres de notre rédaction battent le pavé en attendant le véhicule qui nous conduira dans la commune des Loges-en-Josas, dans les Yvelines. Nous voyons arriver au bout de la rue Olivier Savin, administrateur de l’Afhypac, au volant de sa… Toyota Miraï à hydrogène. Cet ingénieur a de quoi être fier : il est le premier particulier en France à en acheter une. Dans le silence ouaté d’une zéro émission, nous rejoignons madame la maire des Loges-en-Josas, Caroline Doucerain, qui inaugure ce matin au côté du président de l’agglomération, François de Mazières, une station hydrogène qui non seulement permettra la recharge sous 350 ou 700 bars des véhicules légers, mais sera en plus couplée à une borne de ravitaillement spéciale pour les autobus à hydrogène : une première en France sur la voie publique. Le président de la société d’autocars Savac, Géric Bigot (voir son interview dans le numéro 34 d’Europe parlementaire magazine), est de la partie : dès 2019 ses deux bus à hydrogène sillonneront les Yvelines.
François de Mazières, est aux commandes de la ville depuis 2008. Comme Versailles est un nom connu dans le monde entier, ses administrés connaissent et vivent au quotidien les pollutions engendrées par les moteurs diesel des autocars qui déversent tout au long de l’année des flots de touristes sur le site. À l’instar du ministre d’État, il veut donc « en finir avec les énergies fossiles en développant les énergies renouvelables, mais aussi en privilégiant la mobilité sans émissions de gaz à effet de serre ».
L’ancien député, fin connaisseur des enjeux, livre le fond de sa pensée sans détour : « pour les véhicules décarbonés, on pense aujourd’hui « électricité », mais peut-être que la vraie solution à terme ce sera l’hydrogène. Président de l’intercommunalité qui a sous sa responsabilité des choix d’investissement, il souligne l’importance de ce sujet. « Nous pouvons dans certaines intercommunalités avoir la chance d’être le lieu d’expérimentation quasiment pour la France. Le fait d’avoir bientôt deux bus à hydrogène grâce à l’effort fait par la région et Versailles Grand Parc, car évidement ce sont des bus plus chers, est très important. Concrètement nous allons démontrer que ces bus sont révolutionnaires et qu’ils fonctionnent tout aussi bien que les autres. »
Sur le parking derrière lui, tandis qu’un embouteillage se forme devant la pompe réservée aux véhicules légers, un superbe autobus flambant neuf est garé devant la pompe des bus, prêt pour faire son plein de petites molécules essentielles… en quelques minutes. L’édile souligne que : « l’intérêt est de voir que c’est aussi un bus assez standardisé. C’est n’est pas un bus atypique. C’est le bus que l’on voit dans nos rues, mais équipé de cette nouvelle technologie. »
Enfin, le représentant de ce patrimoine mondiale de l’humanité qu’est Versailles rappelle la mission qu’il s’est assigné pour les générations futures : « On se prend à rêver à Versailles où justement on a ce problème de concentration avec un réseau bus très important. Pour moi c’est quasiment un devoir de militant de rappeler toujours, et à la région notamment, qu’il est nécessaire d’investir dans ces pôles de concentration très forte où la pollution est particulièrement importante. Et là les bus à hydrogène sont une solution extraordinaire. Que ce puisse être des bus électriques, peut-être dans un premier temps, avec dans un second temps des bus à hydrogène. On voit bien que c’est là l’espoir des générations qui vont venir. Aussi pour nous ce sera un investissement important de notre intercommunalité. »