Nicolas Hulot, fidèle à l’hydrogène

L’ancien ministre d’État avait lancé son plan Hydrogène en juin. Ambitieux, ce dernier devrait permettre à la filière française de prendre de l’ampleur et de se positionner en leader européen, voire mondial. Jusqu’à sa démission, le 28 août, Nicolas Hulot a continué à défendre son projet et à soutenir la cause de l’hydrogène.

Depuis le lancement du plan Hydrogène du gouvernement, le 1^er juin, Nicolas Hulot n’a eu de cesse de rappeler son attachement pour cette énergie qui, selon lui, peut changer la donne en France. « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO₂, de rendre les processus industriels plus propres… » déclarait-il lors de la présentation du plan, qui repose sur trois grands axes : créer une filière industrielle décarbonée, développer des capacités de stockage des énergies renouvelables et développer des solutions zéro émission pour les transports. Pour concrétiser ces objectifs ambitieux, 100 millions d’euros provenant directement des fonds du ministère de la Transition écologique et solidaire, seront dédiés au développement de l’hydrogène, et le plan Hydrogène sera piloté par l’Ademe.

Débat public au Cese

Le 29 juin, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a démissionné depuis, a assisté à la retransmission des débats publics concernant la programmation pluriannuelle de l’énergie, organisée au Cese. Dans un discours de clôture engagé, Nicolas Hulot a fait preuve d’enthousiasme pour les énergies renouvelables : « il y a assez peu de moments en politique où on a l’impression de participer à l’avenir. Mais désormais, pour moi, l’horizon s’ouvre. » avant de déclarer qu’il souhaitait être jugé sur les énergies renouvelables.

Il a conclu son discours en réitérant sa confiance envers l’énergie hydrogène : « on doit lever les incertitudes sur le stockage. C’est dans cet esprit-là que j’ai lancé un grand plan hydrogène, car c’est une option intéressante pour faire le power-to-gas à partir des énergies renouvelables. En investissant progressivement dans l’hydrogène, on va monter en puissance, avec tous les industriels français, je veux que cette filière ne nous échappe pas et que l’on fasse une filière d’excellence, qui nous permette d’injecter le maximum d’énergies renouvelables dans nos réseaux, quand le vent ne sera pas là ou que le soleil se sera caché. »

Loi d'orientation des mobilités

Enfin, lors de la présentation des grands axes de la loi d’orientation des mobilités, portée par Elisabeth Borne, Nicolas Hulot était à ses côtés pour défendre une approche commune en termes d’énergies renouvelables et plus généralement, pour promouvoir la transversalité écologique au sein du gouvernement. Lorsque nous lui avons demandé quelle allait être son action afin que la loi d’orientation des mobilités et le plan hydrogène se répondent, Nicolas Hulot nous a répondu : « Ils s’articulent d’eux-mêmes ! Le plan hydrogène vise à structurer une filière et à participer au mix énergétique, notamment au mix des transports. Mais les transports ne sont qu’une composante de ce plan. L’hydrogène a un fort potentiel, et sera très complémentaire avec les autres énergies renouvelables. Je pense que pour les véhicules légers, l’électrique va primer, mais que pour les véhicules lourds, comme pour le transport terrestre, ce projet va jouer un rôle très important. On constate d’ailleurs pourquoi certaines collectivités commencent à équiper leur flotte à l’hydrogène, on voit qu’en Allemagne, certaines régions ont commandé des trains à l’hydrogène à Alstom. L’hydrogène sera complémentaire des autres dispositifs de la transition énergétique et écologique des transports. » Avant son départ, Nicolas Hulot a posé tous les jalons nécessaires au développement de la filière hydrogène.