PPE : Niclas Hulot croit en l’hydrogène pour les flottes de camions et véhicules municipaux
Dans le cadre de l’examen de la programmation pluriannuelle de l’énergie en commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale le 14 février 2018, le ministre a cité son plan hydrogène, avant d’être interpellé à ce sujet par le député de Dordogne Michel Delpon.
Primo-député, Michel Delpon,
67 ans, est œnologue à la retraite. Élu député dans la deuxième circonscription de Dordogne en juin 2017, il siège à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, de même qu’il est secrétaire du groupe d’études « Énergies vertes». Comme le ministre d’État, il veut «en finir avec les énergies fossiles en développant massivement les énergies renouvelables, mais aussi en privilégiant la mobilité sans émissions de gaz à effet de serre ».
Le parlementaire rappelle donc à Nicolas Hulot que « l’hydrogène pourrait être la pierre angulaire de la révolution énergétique, du point de vue de la production et de la consommation » : « chargés d’une mission sur la filière hydrogène, le Conseil général de l’économie et celui de l’environnement et du développement durable ont recommandé d’accorder un soutien politique et une aide à la structuration de la filière. Ils préconisent d’encourager des innovations, de mettre en place des démonstrateurs représentatifs des usages et d’établir des réglementations et des incitations fiscales de nature à favoriser le développement en zone urbaine ».
Aussi plaide-t-il pour que le Gouvernement lève « les freins au développement de l’énergie à hydrogène et des piles à combustible tout en garantissant des niveaux de sécurité adaptés aux différents usages »
et appuie les territoires dans leur stratégie hydrogène incitant « à faciliter le partage des expériences et des bonnes pratiques, à mobiliser les financements associés aux objectifs nationaux et européens et, enfin, à concrétiser le déploiement de la mobilité hydrogène ».
Ce 14 février 2018 en plein débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, Michel Delpon demande au ministre de la Transition écologique et solidaire s’il envisage « de placer l’hydrogène au même niveau que l’électricité afin d’obtenir un effacement des disparités dans les plans de déploiement » : « quels dispositifs financiers pourraient être mis en place pour soutenir les entreprises qui investissent dans les transports utilisant l’énergie à hydrogène ? »
Nicolas Hulot, fin connaisseur des enjeux, répond sans détour : « à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de consacrer aux bornes hydrogène des moyens équivalents à ceux des bornes électriques, même si ce sera peut-être le cas plus tard. Je place beaucoup d’espoir dans les flottes de camions et de véhicules municipaux. La ville de Pau, par exemple, vient d’acheter des bus à hydrogène »
Ministre d’État, qui a sous sa tutelle le ministère des Transports, il s’avance sur ce sujet : « comme les Allemands, je place également beaucoup d’espoir dans les trains à hydrogène, qui ont l’avantage de ne pas nécessiter l’électrification du réseau. Autre espoir : l’utilisation de l’hydrogène dans le domaine du stockage ».
Enfin, le représentant du Gouvernement rappelle la mission confiée à la DGEC* et au CEA**, et ce afin de « proposer une stratégie et des mesures d’accompagnement visant à déployer cette filière qui, à terme, jouera un rôle très important, y compris en termes de mobilité ». En effet, « les centres de recherche et les acteurs industriels les plus importants ont de quoi structurer la filière ; nous nous y employons ».
*DGEC : Direction générale de l’énergie et du climat du ministère
**CEA : le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives est un organisme public de recherche à caractère scientifique, technique et industriel (EPIC).