François Bayrou : « notre choix est destiné à être reproduit »
La ville de Pau a récemment fait l'acquisition de bus hydrogène. Rencontre avec Francois Bayrou, maire de Pau, président de Pau Béarn Pyrénées.
Pourquoi avoir fait le choix de l’hydrogène pour vos BHNS ?
François Bayrou : Pau est une capitale moderne qui s’est donnée pour ambition majeure de privilégier un développement humain harmonieux, la qualité de vie, et le respect de l’environnement. Pour développer et accomplir cette ambition, il est nécessaire d’assumer une forte volonté politique en faisant des choix qui soient résolument innovants, et à la fois fondés sur des critères solides tant en termes économiques que techniques. Le projet de bus BHNS électrique à hydrogène est de ce point de vue emblématique. Ce sera le premier BHNS de 18 m du monde à fonctionner avec cette technologie. Le déploiement des bus intègre aussi la production sur site de l’Hydrogène par électrolyse de l’eau et l’installation de panneaux photovoltaïques pour alimenter en électricité d’origine renouvelable l’électrolyseur.
Notre BHNS hydrogène se veut donc la première phase d’un projet de développement ambitieux intitulé « Projet d’électromobilité intégrée : l’hydrogène comme vecteur de développement de la mobilité propre et d’intégration des réseaux énergétiques ». Ce projet a été labellisé en 2016 conjointement par le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer suite à l’appel à projet « Territoires Hydrogène ». L’hydrogène est un enjeu de niveau mondial dans la transition énergétique. Avec ce choix, nous visons la diminution des GES. Nous montrons également l’attention que nous portons à la qualité de l’air, et donc à la qualité de vie de nos habitants.
Comment financez-vous un tel dispositif ?
F. B. : L’acquisition de la flotte de huit véhicules « zéro émission » et de l’infrastructure de production et de distribution d’hydrogène représentent un investissement de 13,5 M€. Près de 7 M€ de subventions régionales et européennes sont d’ores et déjà acquises notamment dans le cadre des programmes développés par le Fuel Cell and Hydrogen Joint Undertaking (FCH-JU). Le reste des investissements et les coûts de fonctionnement sont financés grâce aux fonds propres du syndicat des transports urbains.
Vous êtes membre de France Urbaine. Les présidents de métropole peuvent-ils répliquer cette innovation territoriale ?
F. B. : Notre choix est destiné à être reproduit, pour contribuer à la
réussite de la transition énergétique. En cohérence avec les stratégies nationales et européennes, ce projet va dans le sens de l’amélioration de la qualité de la vie et d’une exigence environnementale aujourd’hui incontournables.