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Geert Van Hecke : « En ville, l’hydrogène est l’énergie la plus propre et la plus efficace »

Van Hool est le leader européen des bus à hydrogène. Geert Van Hecke, son responsable Ventes Transports Publics, y voit une des meilleures alternatives pour des transports urbains propres.

Vous êtes actuellement le seul fabricant de bus hydrogène en France. Avez-vous développé une stratégie particulière dans ce domaine ?

Geert Van Hecke : L’hydrogène est une énergie qui présente de nombreux avantages. Un bus de ville normal doit fonctionner de 5 heures du matin à minuit, qu’il fasse très froid ou très chaud. Après analyse des différents types de transports, nous nous sommes aperçues que les systèmes hydrogène et pile à combustible offrent une autonomie fiable de plus de 300 km, ce qui est suffisant pour une journée. Et voilà ce qui est au cœur de la stratégie hydrogène de Van Hool : c’est l’autonomie ! C’est l’autonomie qui intéresse les exploitants des flottes de bus car elle leur offre une flexibilité comparable aux bus diesel. Un bus électrique à hydrogène est chargé en 7 minutes, guère plus qu’un bus diesel. La solution hydrogène a d’autres avantages, elle ne nécessite pas d’infrastructures urbaines. Le bus fonctionne de manière permanente en mode électrique, que l’énergie de traction soit fournie par la pile à combustible ou par l’énergie de freinage qui est récupérée dans la batterie. L’autobus pile à combustible est toujours sans émissions, et n’émet qu’un faible son alors qu’il a un rendement énergétique élevé.

Les bus à hydrogène sont plébiscités par les élus mais restent relativement chers. Comment peut-on réduire les coûts ?

G. V. H : Le coût d’un bus dépend des volumes vendus… Nous sommes le leader en Europe, mais nous n’avons vendu pour le moment que 103 bus à pile à combustible. Nous n’en sommes qu’au tout début de cette technique, et pour Van Hool et ses fournisseurs, cela signifie que le développement de chaque composant et l’intégration de tous ces composants sont encore en pleine évolution… Plus nous aurons de commandes, plus les prix baisseront. Depuis 13 ans, les prix ont déjà été divisés de moitié. Mais la question essentielle est aussi : quelle est l’alternative ? Pour des transports d’avenir, ce sont uniquement les alternatives zéro émission que l’on doit comparer. Chez Van Hool, nous fabriquons aussi des trolleybus ou des bus électriques, et parfois ce sont de bons choix. Mais honnêtement, de plus en plus, nous constatons que la meilleure alternative, c’est l’hydrogène.

L’autocariste yvelinois Savac vous a acheté ses premiers bus hydrogène avec des réservoirs de 350 bars au lieu des habituels 700. Comment expliquez-vous ce choix ?

G. V. H. : Pour un bus dont l’autonomie est de plus de 300 kilomètres par jour, on a besoin de 35 kilogrammes d’hydrogènes. Nous avons prévu 5 réservoirs qui peuvent contenir chacun 8 kg d’hydrogène, soit environ 40 kg au total. Pour conserver l’hydrogène, il faut la mettre sous pression, et pour des réservoirs de 8 kg on peut le conserver à 350 bars. À 700 bars, la pression est si forte que nous ne pouvions réaliser que des réservoirs de 2 litres, ce qui multipliait les coûts, car nous aurions dû développer, et intégrer 20 réservoirs. Les réservoirs à 350 bars offraient la meilleure optimisation en termes de poids, d’autonomie et de prix.

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Geert Van Hecke. © DR

 

Geert Van Hecke Rest le responsable Ventes Transports Publics de Van Hool

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