H2SYS : Un vecteur d’innovation technologique et de développement industriel
Des groupes électrogènes zéro émission grâce à l’hydrogène ? Oui, ça existe ! Légers, silencieux et pourvoyeurs d’une large autonomie, ils convertissent l’hydrogène en électricité. Une innovation signée H2SYS.
Comment vous est venue cette idée de fabriquer des groupes électrogènes à hydrogène ?
Sébastien Faivre : Ingénieur de formation, j’ai rejoint il y a 6 ans la fédération de recherche FCLAB du CNRS*, dont les travaux sont orientés vers l’intégration des technologies de l’hydrogène énergie. Suite à plusieurs projets d’envergure menés par la fédération, corrélés aux multiples indicateurs internationaux positifs sur l’émergence d’un marché, l’idée de créer une société valorisant notre expertise a germé au sein de l’équipe qui m’accompagne dans l’aventure entrepreneuriale.
Les champs d’applications étant très vastes, nous avons conduit une étude de marché mondiale et défini notre stratégie autour du concept de revisite des groupes électrogènes en capitalisant sur les trois avantages des systèmes à hydrogène pour proposer un générateur « zéro nuisance sonore», « zéro pollution » et « zéro maintenance ».
Nous avons présenté en 2016 le premier prototype ergonomique et fonctionnel de 1 kW, associant batteries et système à pile à combustible.
Cette année, nous développons trois nouveaux produits répondant aux besoins stationnaires et mobiles jusqu’à 20 kW, dont un modèle spécifique dédié à l’enseignement des travaux pratiques dans les lycées. En effet, la formation de tous à ces technologies est essentielle pour préparer l’avenir tout en démocratisant l’hydrogène.
Comment les territoires vous accompagnent-ils justement dans le financement de votre innovation ?
S. F. : Nous sommes issus d’une région pionnière et très active dans l’hydrogène avec de nombreux travaux de recherche et développement engagés dans des applications industrielles depuis plus de 15 années. La région et l’université de Bourgogne Franche-Comté nous ont tout de suite soutenus en finançant les étapes de prématuration. Ensuite la SATT** Grand Est est intervenue pour accompagner la maturation de la technologie, nous permettant ainsi d’accélérer notre R & D tout en protégeant nos innovations.
Une première levée de fonds est en cours, et notre écosystème local autour de la création d’entreprise innovante nous accompagne dans cette ambition.
Concrètement, quels freins faudrait-il encore lever pour votre industrialisation ?
S. F. : Beaucoup d’exemples soulignent les avantages de notre solution en zone urbaine, où ils réduisent les nuisances pour les habitants. Néanmoins, il est nécessaire de renforcer la réglementation et les plans Air Climat pour inciter à leur utilisation. Sur les chantiers, l’impact sur la qualité de l’air et donc sur la santé pourrait être significatif.
En sus, nous comptons sur une large adoption de la technologie pour diminuer nos coûts et accroître la compétitivité de nos produits : c’est l’effet de boule de neige vers des technologies vertueuses qui doit être amorcé par les pouvoirs publics.
Nous rêvons enfin de départements dédiés spécialisés dans l’hydrogène dans les organismes notifiés français, comme il en existe en Allemagne avec les TüV***. Les délais inhérents aux processus de certification, en vue d’une commercialisation en Europe et au-delà, seraient fortement réduits et profiteraient de fait à la filière.
*FCLAB : Fédération de recherche CNRS regroupant les laboratoires FEMTO-ST, SATIE, AMPERE et IFSTTAR-LTE
*SATT : Société d’accélération de transfert de technologie
***TüV : Technischer Überwachungsverein, en français Association d’inspection technique, qui travaille à la certification des produits.
Sébastien Faivre est Président co-fondateur de H2SYS