Groupement des autorités responsables de transport : accompagner, fédérer et structurer la filière
Pour le compte du GART, Benoît Chauvin rencontre les acteurs de l’hydrogène et recense les bonnes pratiques françaises et européennes. Tribune libre.
Fin mai 2017, j’assistais à une réunion de la filière et je leur ai affirmé : « Je ressens que vous êtes prêts à une échéance de cinq ans mais vous ne disposez pas à l’heure actuelle d’une coordination suffisamment étoffée de la filière pour permettre à une collectivité de s’engager dans l’hydrogène, et disposer à cet effet d’un interlocuteur unique ». D’un côté, les fabricants de station de recharge savent les faire fonctionner et les constructeurs de véhicules sont prêts à se lancer, mais de l’autre, ils se sont seulement coordonnés sur leurs compétences communes. Nous pouvons acheter des stations et des véhicules, mais nous devons encore adapter nos dépôts avec des systèmes de sécurité qui protègent du gaz.
L’État est-il prêt à accompagner la filière et les autorités organisatrices de transport ? Oui et cela monte en puissance. L’hydrogène est un très bon moyen de stockage des énergies renouvelables de même qu’il minimise la pollution. C’est une énergie très pertinente. De même, l’autonomie des véhicules roulant avec une pile à combustible, quelle que soit la topographie du territoire, convient parfaitement pour les flottes captives publiques. Un acteur qui veut se lancer sur ce marché de niche doit malgré tout savoir qu’il est difficile de concurrencer l’électrique. Aussi, peut-il mixer l’électrique et l’hydrogène sur son réseau. C’est le meilleur compromis, comme ce qui existe déjà avec le biogaz. Au GART, nous allons mener des discussions sur le sujet.
Notre travail sert à accompagner, fédérer et structurer. Rien n’est simple et nous avons quantité de données à récupérer. Avant que nos élus rencontrent les ministres, notre équipe analyse les besoins des autorités organisatrices de transport et nous regardons comment y répondre. Nous poursuivrons également nos relations avec les directions générales de l’Énergie et des Entreprises. Nous avons enfin besoin de l’Europe pour soutenir les projets d’expérimentation voire d’exploitation. Dix véhicules à hydrogène en France entre Versailles et Pau, c’est bien trop peu ! Pour que cela ne reste pas un petit cercle, rappelons que les projets dans ce domaine sont éligibles aux fonds européens, et notamment le JIV II. L’Union européenne permettra d’harmoniser les pratiques.
Benoît Chauvin est Responsable du pôle Technologies des transports et Accessibilité du Groupement des autorités responsables de transport (GART)