À Kawasaki, une gare autonome en énergie
La rédaction d’Hydrogenium vous emmène pour une visite du métro à Tokyo. Direction la gare de Musashi-Mizonokuchi sur la ligne Nambu de JR dans la ville voisine de Kawasaki.
Là sur le quai une série de conteneurs blancs forment une bordure avec la rue en contrebas. Cela ressemble à un petit train qu’un simple grillage sépare des usagers sur le quai. Il y a des bancs le long du grillage pour y attendre confortablement son train. Un jeune père discute avec son petit garçon. Une poussette passe, des usagers font les cent pas. Nous sommes devant le système d’énergie à base d’hydrogène hors réseau autonome qui alimente désormais cette gare : le H2One de Toshiba.
Le système dans le cadre d’un fonctionnement quotidien normal produit de l’électricité pour éclairer une partie de la gare. Cependant il est conçu dans le cadre d’un plan de continuité des opérations pour alimenter sans interruption la gare en énergie et en eau chaude hors réseau, en cas de catastrophe entraînant la perte de l’alimentation en électricité.
Il fournit surtout d’ores et déjà, au quotidien, une solution d’appoint énergétique sans CO2, respectueuse de l’environnement, ne produisant aucun déchet radioactif, ni particules fines, ni NOx, simplement de l’eau… pure. Pour les usagers de l’après Fukushima, cette nouvelle énergie est… dans l’ordre des choses, à présent.
Une électricité hors réseau ininterrompue
Le système de gestion du H2One assure le contrôle optimal de l’ensemble du fonctionnement : de la production d’hydrogène à la production et le stockage d’énergie. Ainsi en temps normal, il produit de l’hydrogène et de l’électricité, réduisant ainsi la consommation du réseau. En hiver, il produit notamment de l’eau chaude qui circule à travers les bancs de la gare pour les réchauffer (oui, vous avez bien lu, des bancs de quai chauffés). En cas d’urgence, il fournit hors réseau et de manière ininterrompue l’énergie pour éclairer les halls de la gare et ses toilettes.
Cet équipement de secours contribue à sensibiliser à l’environnement les passagers qui fréquentent la gare et à assurer ainsi dans un lieu de fort passage la promotion d’une économie sobre en carbone et d’une électricité sans CO2 provenant de l’hydrogène.
Une électricité sans CO2 provenant de l’hydrogène vert
Le système utilise conjointement des installations photovoltaïques, des batteries de stockage, des électrolyseurs à eau alimentés avec l’électricité d’origine solaire pour produire l’hydrogène, des cuves d’eau et d’hydrogène et des piles à combustible pour produire l’électricité.
Comme le système de la gare n’utilise que la lumière solaire et l’eau comme combustible, il peut produire de manière indépendante l’électricité et l’eau chaude, même si toutes les sources d’alimentation sont déconnectées du réseau.
En situation sans caractère d’urgence, il sert donc principalement d’appoint et permet de compenser les pics de consommation en réduisant la demande réseau aux heures de pointe. Notons enfin, que ces conteneurs installés sur le quai, peuvent être transportés sur remorques dans d’éventuelles zones sinistrées.
Des capacités de stockage sans cesse améliorées
Les capacités de stockage en hydrogène sont sans cesse améliorées et visent à permettre à terme de réaliser une solution autonome de production d’énergie locale destinée à la consommation locale. Nous sommes donc bien sur ce quai de métro dans un monde nouveau, un monde zéro émission ou la production d’hydrogène vert à partir de l’eau par l’électrolyse alimentée par des sources d’énergie renouvelables fait partie du quotidien des usagers.