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Territoires

Lionel Brard : « la Drôme est leader de l’énergie décarbonnée »

Sans attendre l’État, des collectivités locales investissent déjà dans la pile à combustible. L’exemple de Valence, préfecture de la Drôme au cœur de l’Auvergne-Rhône-Alpes.

La majorité des acteurs industriels de l’hydrogène est située dans votre région. Est-ce pour cela qu’une station de recharge a été inaugurée chez vous ?

Lionel Brard : L’écosystème entrepreneurial régional est effectivement très porteur. Sud Rhône Alpes est riche d’entreprises notoirement connues comme McPhy, Ergosup et la Drôme a toujours été un territoire pionnier et leader de l’énergie décarbonée avec la CNR et EDF. Ce leadership historique participe à l’ADN du département et à son économie. Il était donc naturel que Valence-Romans Agglo, labélisé « territoire à énergie positive pour la croissance verte », affirme politiquement son soutien à la démarche hydrogène sans laquelle la massification des EnR intermittentes reste unijambiste.

Les sites et chantiers de production EnR se multiplient sur le territoire de l’agglomération (trois barrages hydroélectriques, deux parcs éoliens en partenariat avec Engie-Compagnie du Vent, deux unités de méthanisation, quatre parcs photovoltaïques au sol en production ou en chantier, des ombrières…). Aussi, Valence Romans Agglo ne pouvait rester passive, sur le bord du chemin, s’agissant de l’hydrogène comme vecteur énergétique. Le choix d’installer une première station H2 a été décidé par le Président Nicolas Daragon* dès les premiers mois de son mandat afin d’envoyer un signal politique en faveur de cette énergie nouvelle.

Ceci expliquerait-il son installation près de la gare Valence TGV ?

L. B. : Nous avons fait le choix d’implanter notre première station Hydrogène sur l’Ecoparc de Rovaltain en vis-à-vis de l’INEED et du pôle ECOTOX, plateforme mutualisée d’innovation en toxicologie environnementale et écotoxicologie des pôles de compétitivité Axéléra et Trimatec. Cette plateforme unique en Europe, portée par la société Rovaltain Research Company, est un équipement phare de la transition sanitaire.

Aussi, il nous paraissait judicieux de lui adosser un totem local de la transition énergétique. L’Ecoparc de la gare Valence-TGV est au demeurant situé à dix minutes des deux villes-centres de l’agglomération Valence-Romans, ce qui est apprécié par les utilisateurs de la station. La capacité de cette station vitrine du vecteur hydrogène est de 20 kg/jour. Elle adresse de petites flottes captives de Kangoo dont deux véhicules de l’Agglo. L’objectif est de monter à trente véhicules dans les deux ans. Un deuxième projet de station, plus conséquente, est d’ailleurs en cours.

Une deuxième station, dites-vous ?

L. B. : Nous projetons l’implantation d’une station d’une capacité de
150 kg/jour à Valence Sud en interface du nœud autoroutier (Sillon rhodanien A7-Arc alpin A49) et de la plateforme logistique multimodale de Valence-la-Motte. La station distribuera de l’hydrogène produit sur place par électrolyse à partir d’énergie verte de proximité.

Il est prévu à terme que la station soit multi-énergie (H2, gaz et électricité). Ce projet, conduit par un consortium de partenaires regroupant la CNR, McPhy, SymbioFCell, GNVert et Valence-Romans, s’inscrit dans le projet Zéro Emission Valley (ZEV) initié et porté par la région Auvergne-Rhône-Alpes.

*Nicolas Daragon est maire de Valence, président Valence Romans Agglo et vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes délégué au tourisme et au thermalisme.

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Lionel Brard est Maire-adjoint de Valence (Drôme), chargé de la Santé, de l’Environnement, de l’Écologie urbaine et de la Participation, Président du SCoT Grand Rovaltain Drôme Ardèche, conseiller de Valence Romans Agglo délégué à la transition énergétique, à l’air et au climat

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