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Les ministres de l’énergie de l’UE valident le potentiel de l’hydrogène

À l’invitation du Conseil de l’Union européenne, les ministres de l'énergie de l’Union ont tenu en septembre une réunion informelle. Au centre de l'événement se trouvait l'intégration réussie des EnR. Le potentiel de technologies hydrogène pour la transition énergétique a été souligné. 

Ce potentiel avait été analysé au préalable lors de la conférence de haut niveau sur l’énergie : « Charge for Change : Innovative Technologies for Energy-Intensive Industries ». Outre les points de vue de politiciens, chercheurs et entrepreneurs, la conférence avait mis en avant des projets réussis et durables utilisant l’hydrogène. La réunion des ministres de l'Union européenne portait principalement sur l'intégration réussie des EnR dans le système énergétique et des questions en suspens concernant le paquet « Énergie propre », notamment le marché intérieur de l’énergie. 

Dans cette ville du nord de l’Autriche qui doit au Danube une bonne part de son essor économique et qui, aujourd'hui, est une métropole industrielle en plein développement, le 18 septembre 2018, l'utilisation de l'hydrogène en tant qu'énergie tournée vers l'avenir figurait en bonne place à l'ordre du jour de la réunion informelle annuelle des ministres européens de l'énergie. C'est une première qui étonne encore au sein de l’Union européenne, et un peu moins en France depuis l’initiative du Plan national pour l’hydrogène. Cependant dans d’autres parties de la planète l’hydrogène est déjà acté comme l’énergie qui va remplacer les carburants fossiles. A titre d’exemple le chinois Great Wall vient de rejoindre le consortium H2 Mobility en Allemagne. Le constructeur automobile, qui est par ailleurs membre de l'Hydrogen Council né en 2017 (voir l’interview exclusive accordée par Didier Leroy, vice-président monde du japonais Toyota Motors corporation et co-fondateur du conseil, dans Hydrogenium N°1), devient le 7ème membre du consortium H2 Mobility aux côtés d’acteurs européens tels que Air Liquide, Daimler, Linde, OMV, Shell ou Total.  

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Elisabeth Köstinger, prenant la parole en tant que ministre de l’Écologie et du Tourisme en Autriche, pays qui détient actuellement la présidence du Conseil de l'Union européenne, a rappelé d’emblée que : « La présidence autrichienne du Conseil a présenté une "initiative pour l'hydrogène" qui a été saluée et signée par de nombreux États membres », précisant qu’« avec cette initiative, les États signataires s'engagent à continuer de rechercher et investir dans le domaine de la production et de l'utilisation de l'hydrogène en tant que technologie prometteuse ». L'un des sites de production d'hydrogène les plus modernes en Europe est en cours de construction à Linz. La ministre autrichienne a ensuite souligné le fait qu’ « afin de pouvoir atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de l'UE à l'horizon 2030, il faut continuer de développer les énergies renouvelables et renforcer leur intégration. Dans ce contexte, le grand défi à relever est de pouvoir utiliser les énergies renouvelables même en absence de soleil ou de vent ou encore quand le niveau d'eau est bas. Pour cela, des systèmes de stockage sont essentiels afin d'emmagasiner l'énergie et de pouvoir la stocker en cas de surproduction. » 

Selon Elisabeth Köstinger, il est à présent évident que l'hydrogène renouvelable pourrait jouer un rôle principal dans ce contexte. Pour elle, l'hydrogène est non seulement une technologie d'avenir potentielle pour le stockage d'énergie, mais son utilisation en tant que carburant pourrait contribuer à remplacer les énergies fossiles dans la mobilité. « Avec l'initiative pour l'hydrogène, nous souhaitons envoyer un message fort pour l'hydrogène renouvelable et pour une coopération au niveau européen », a-t-elle déclaré. Le commissaire européen Miguel Arias Cañete, en charge de l’Action pour le Climat et de l’Énergie, a également salué l'initiative de la présidence autrichienne du Conseil de l'Union européenne : « L'hydrogène vert offre un potentiel fort pour la décarbonisation de l'économie européenne. La Commission européenne apprécie beaucoup cette initiative pour l'hydrogène, notamment parce qu'elle soutient la capacité d'innovation de l'UE. » 

Au cœur des discussions lors de la réunion, une des priorités des ministres de l'énergie étaient les progrès escomptés dans le paquet «Énergie propre». Sur ce point, Elisabeth Köstinger a tenu a souligné que «la conclusion de ce paquet est une priorité centrale dans la politique énergétique de notre présidence». Selon la ministre : « Avec la conclusion des trois dossiers sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et la gouvernance, la présidence bulgare avait déjà accompli des travaux préparatoires excellents. Ceci nous a permis de faire un grand pas en avant et je suis confiante que nous pouvons réussir à conclure ce paquet historique.» Le commissaire en charge de l’Action pour le Climat et de l’Energie s'est également déclaré optimiste sur le paquet Énergie propre : «Aujourd'hui, l'échange entre les États membres a servi à préciser les différentes positions. Je suis confiant dans le fait que nous pouvons atteindre une conclusion d'ici la fin de l'année et donc encore durant la présidence autrichienne du Conseil», a-t-il dit. 

En ce qui concerne le débat sur les mécanismes de capacité, Elisabeth Köstinger s'est exprimée sur un ton conciliateur : «Nous reconnaissons que plusieurs États membres ont mis en place différents mécanismes de capacité au cours des dernières années. Nous sommes également conscients de la sensibilité politique de ce sujet, notamment par rapport à l'action pour le climat. Il y a certainement des opinions divergentes entre les États membres. Notre but en tant que pays assurant la présidence du Conseil est de trouver des propositions viables et des compromis réalisables qui offrent d'un côté un cadre juridique sûr et d'un autre côté aussi un maximum de sécurité d'approvisionnement sans compromettre les lignes directrices de l'UE sur l'action pour le climat.» Globalement, la présidente de la réunion informelle des ministres européens de l'énergie s'est montrée très satisfaite de cette rencontre à Linz : «Nous avons mené des discussions très ouvertes et actives sur les points soulevés. Lors des débats, les positions de tous les États membres ont été traitées de manière très respectueuse. À mon avis, c'est une condition fondamentale pour faciliter des progrès et pour pouvoir finaliser le paquet "Énergie propre" possiblement dans les mois à venir.» 

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