Tribune : Benoit Simian défend le train à hydrogène

Benoit Simian, député de la Gironde défend, à l’invitation d’Hydrogenium, l’hydrogène comme la bouffée d’oxygène des petites lignes de train du quotidien.

L’hydrogène doit être considéré comme un futur instrument au service de la transition énergétique. Dans une stratégie de décarbonation de long terme, l’hydrogène, produit par électrolyse de l’eau (hydrogène vert), remplacera progressivement la production à partir d’hydrocarbures, source d’émission de CO2 (hydrogène noir). L’objectif de la fin de la commercialisation des véhicules diesel et essence pour 2040 ne pourra être atteint que par le déploiement de la mobilité électrique, hybride et hydrogène. Cette filière offre des perspectives incroyables et permet notamment de résoudre les questions de difficulté de l’intermittence que l’on rencontre avec les énergies renouvelables.

En effet, le véhicule électrique à hydrogène bénéficie, outre d’une autonomie accrue, d’une grande rapidité de recharge par rapport au véhicule électrique à batteries. La part de l’hydrogène dans la mobilité durable a largement été sous-estimée, et a toute sa place dans les futures mobilités douces. L’hydrogène s’adapte à toutes les formes de mobilité : terrestre, ferroviaire, maritime et même aérienne dans un avenir proche. Alors que les Allemands vont bientôt inaugurer des lignes de chemin de fer avec des piles à combustible, il faut faire en sorte que la France soit un acteur à part entière de cette transition et accompagne cette filière jusqu’au développement industriel. Cette dernière doit donc bénéficier d’un soutien politique et d’aides à la structuration, et les innovations sont à encourager, notamment dans le secteur de la mobilité, pour éviter tout décrochage des industries françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères.

Je serai ravi que le Médoc futur Parc Naturel régional puisse être choisi comme territoire d’expérimentation pour le développement du train à hydrogène (Ligne Bordeaux-Le Verdon-Sur-Mer), solution financièrement et écologiquement bien plus soutenable qu’une régénération de caténaire à 45 millions d’euros ; avec cette somme-là, nous avons quatre trains à Hydrogène ! En Médoc, nous savons produire l’hydrogène, nous avons des méthaniseurs, des fermes solaires ! Le conseil d’orientation des infrastructures, dont je suis membre, a posé clairement les bases du développement du train à hydrogène sur certaines zones. Nous avons préconisé des appels à projet qui seraient portés par le ministère de la transition Écologique et solidaire sur des sites pilotes.

Alain Rousset (ancien Président de la région Aquitaine, ancien président de l'Association des régions de France, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et ancien député de la Gironde, avec qui nous avons eu une réunion de travail sur ce sujet, attache beaucoup d’intérêt à cette démarche et le président du futur Parc Naturel régional du Médoc, Henri Sabarot, conseiller régional du Médoc, est favorable à cette expérimentation en Médoc. Des solutions innovantes existent notamment avec le train à hydrogène pour déployer de nouvelles stratégies pour les petites lignes. L’hydrogène peut être la bouffée d’oxygène des petites lignes ! Toutes les initiatives doivent être soutenues pour gagner la bataille de la pollution.

Benoît Simian est député, rapporteur spécial du budget infrastructures et services de transports à la commission des Finances, membre de la commission des Affaires européennes, membre du conseil d’orientation des infrastructures et conseiller communautaire Médoc Estuaire. Il est l’ex-maire de Ludon-Médoc.