Union européenne & international

Nobutaka Takeo : « le Japon est confronté à un triple défi énergétique »

Le Japon est l’un des pays leaders en termes d’hydrogène, avec notamment 25 000 véhicules à hydrogène actuellement en circulation. Nous avons rencontré Nobutaka Takeo, directeur général de NEDO Europe (New Energy and Industrial Technology Development Organization), un organisme public japonais. Il nous a expliqué les raisons de cet intérêt nippon pour l’énergie hydrogène.

Pouvez-vous nous présenter les grands enjeux énergétiques actuels du Japon et le rôle de NEDO à ce sujet ?

Nobutaka Takeo : Le Japon est confronté à un triple défi énergétique : sécuriser l’approvisionnement, limiter les impacts environnementaux et garantir l’accessibilité économique. La prise en compte d’un mix énergétique varié est un élément important pour relever ces défis à long terme, par exemple par le biais de mesures en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, y compris l’hydrogène. Soutenir l’innovation dans ces domaines, ainsi que dans les technologies environnementales et industrielles est la mission principale de NEDO, le plus grand organisme public japonais de financement de la R&D sous l’autorité du ministère de l’Économie (METI). Notre bureau européen vise en particulier à promouvoir les partenariats et à ouvrir de nouvelles portes de coopération entre le Japon et les partenaires européens sur des sujets mutuellement bénéfiques.

Vous avez cité l’hydrogène comme un élément important du mix énergétique futur, quelle est la stratégie japonaise dans ce domaine ?

N. T. : Le Japon a développé la vision d’une « société de l’hydrogène », s’appuyant sur l’hydrogène comme source d’énergie secondaire et comme support flexible pour être stocké et transporté sous diverses formes. L’objectif est de mettre en œuvre des moyens permettant à l’hydrogène de devenir une énergie abondante, propre et aussi rentable que l’énergie conventionnelle, atteignant ainsi un haut niveau de sécurité énergétique. En conséquence, le METI a publié en décembre 2017 la
« Basic Hydrogen Strategy » qui fournit un plan d’action pour réaliser la vision. Les mesures nécessaires pour le déploiement à grande échelle d’un système énergétique à l’hydrogène sans CO2 vers 2040 comprennent une forte augmentation du nombre de piles à combustible installées au Japon, l’accélération des activités de R&D, le déploiement de chaînes d’approvisionnement et de production d’hydrogène, entre autres.

Comment voyez-vous les prochaines étapes de développement de l’hydrogène au Japon, et les opportunités de coopération internationale notamment avec la France ?

N. T. : Je crois que la création d’un marché commercial pour l’hydrogène est le facteur le plus important pour sa grande expansion. À cet égard, le gouvernement japonais soutient des projets nationaux de démonstration de la chaîne d’approvisionnement en hydrogène avec l’Australie et Brunei en vue d’obtenir des résultats d’ici les Jeux olympiques et paralympiques de 2020 à Tokyo. Ensuite, je sais que la France a également annoncé récemment un plan de déploiement national, ce qui montre que l’intérêt pour l’hydrogène est en train d’émerger ici aussi. Du côté du secteur privé, il existe de grandes entreprises leaders dans le cadre du Conseil mondial de l’hydrogène, créé en 2017. Je pense donc que la complémentarité de ces deux types d’action publique et d’initiatives privées sera la clé de la réussite du déploiement de l’hydrogène à long terme.

Hydrogenium, Nedo, Nobutaka

 

 

Nobutaka Takeo est le Directeur général de NEDO Europe

 

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