L’électricité dans l’Union de l’Énergie : l’hydrogène éclaire l’avenir
Deux sénateurs de la commission des affaires européennes se sont penchés, le 7 décembre 2017, sur l’électricité dans l’Union de l’Énergie chère au vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič.
« Opter pour une approche réaliste des contraintes environnementales pesant sur le mix énergétique, en classant la filière électronucléaire parmi les productions d’électricité n’émettant dans l’atmosphère ni CO2, ni substance chimique nocive pour la santé, au même titre que l’énergie obtenue à partir de ressources renouvelables » ; « Limiter aux besoins de la recherche appliquée la part de l’électricité obtenue à partir de sources intermittentes, jusqu’à l’émergence de filières de stockage-déstockage permettant de satisfaire les consommateurs finaux dans des conditions économiquement acceptables en l’absence de subventions » ; « Autoriser les États membres à publier des appels d’offres réservés à telle ou telle technologie prometteuse encore immature » ; « Faire du prix payé par tonne de CO2 émise le moyen de faire évoluer le mix énergétique dans un sens conforme à l’accord de Paris conclu en décembre 2015 lors de la COP 21 » ; « Maintenir en l’état les compétences de l’Agence pour la coopération des régulateurs de l’énergie » ; « S’abstenir de créer les « centres de conduite régionaux » au sens de la proposition de règlement COM(2016) 861 sur le marché intérieur de l’électricité » ; « Autoriser les États membres à mettre en place des mécanismes de capacité tendant à garantir la sécurité d’approvisionnement » ; « Laisser les États-membres libres de déterminer des tarifs nationaux de référence » ; « Revoir l’orientation en matière d’interconnexions électriques ou gazières pour faire prévaloir la cohérence entre ces ouvrages d’art, les capacités des réseaux nationaux de part et d’autre de la frontière, enfin les besoins des producteurs et consommateurs des pays concernés ».
Les parlementaires admettent que « les États défendent leur souveraineté », mais, soulignent-ils, « la recherche imposera d’unir les efforts ». À cet égard, « la diversité des mix électriques » explique ces logiques nationales, citant l’exemple de Copenhague : « la fréquence du vent à l’ouest de ses côtes contribue de façon déterminante à la hausse de la production éolienne au Danemark (où le charbon conserve une place éminente, peu médiatisée) ». L’économie et l’histoire des pays jouent de plus sur ces différents modèles : « la part relative des coûts fixes et des coûts variables ; la plus ou moins grande disponibilité de la production ; la plus ou moins grande souplesse d’adaptation des installations aux variations de la demande ».
L’exemple est notamment mis sur le prix du CO2 émis. Rappelons-le, l’UE a créé un marché de quotas d’émissions où, sans rentrer dans le détail, les émetteurs doivent s’acquitter
d’« externalités négatives » en attendant de modifier leurs systèmes de production et consommations énergétiques. Au vu du faible cours du gaz carbonique, les sénateurs écrivent : « le simple maintien des choses en l’état reviendrait à se donner bonne conscience, au mieux à prendre date, alors qu’une hausse progressive et modérée mais continue permettrait de conduire à la substitution progressive de gaz au charbon dans les centrales thermiques produisant de l’électricité, une augmentation nettement plus poussée restant nécessaire pour favoriser l’émergence d’une filière industrielle d’hydrogène utilisé comme ressource énergétique ».
Claude Kern est Sénateur du Bas-Rhin, secrétaire de la commission de la culture de l’éducation et de la communication
Michel Raison est Sénateur de la Haute-Saône, secrétaire du Sénat, membre de la commission des affaires économiques, membre de la délégation sénatoriale aux outre-mer