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Gouvernement

François de Rugy : mobiliser les acteurs de la transition énergétique

Présent aux assises de la transition énergétique de Dunkerque, le 22 janvier, François de Rugy a tenté de rassembler autour de lui citoyens, services publics, élus et entreprises pour amorcer un débat sur la future stratégie française pour la transition énergétique.

Annoncée à la dernière minute, la visite de François de Rugy aux assises de la transition énergétique, a permis au ministre de s’exprimer sur les tensions récurrentes en France ces derniers mois. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la question de la transition énergétique, et notamment de la taxation des carburants et énergies fossiles suscite le débat. François de Rugy a profité de sa venue à Dunkerque pour appeler à une mobilisation générale de tous les acteurs, dans le but de décider, ensemble, de la suite des événements.

« Ayons une discussion sur oui ou non, est-ce que l’on reprend la trajectoire que nous nous étions donnée sur la taxe carbone. Nous l’avions stoppée à la fin de l’année dernière parce que nous avons considéré qu’il fallait faire un geste pour le pouvoir d’achat. Débattons-en pendant ce grand débat national. Et ensuite nous prendrons des décisions. Peut-être que nous ne reprendrons pas cette trajectoire, peut-être qu’au contraire, s’il y a une augmentation, peut-être pas de trois centimes, peut-être d’un ou deux centimes, nous aurons une recette pour financer les investissements sur les territoires ».

Le ministre de la Transition écologique et solidaire ne souhaite pas seulement inclure les citoyens dans un débat, mais aussi laisser leur place aux acteurs publics et privés de la transition écologique : « Je souhaiterais qu’on ait une discussion concrète, précise, pendant le grand débat national que nous vivons maintenant, à laquelle les maires notamment participent mais aussi les citoyens, les associations, les entrepreneurs » confie-t-il aux journalistes. Une main qu’il a à nouveau tendue aux collectivités, lorsque dans son discours d’ouverture des assises, il affirme « la transition énergétique sera territoriale ou ne sera pas. Elle servira le développement des villes et des campagnes, et aura besoin de la mobilisation des élus locaux pour y parvenir ». Le but d’un dialogue ouvert avec les élus locaux est, selon lui : « l’amélioration des leviers de mise en œuvre de la transition dans les territoires ».

Et pour le résident de l’hôtel de Roquelaure, la transition énergétique passe également par une plus grande autonomie énergétique : avec le développement de systèmes énergétiques locaux, « on ne dépend plus de nos importations de pétroles, de gaz, on ne dépend plus des prix sur les marchés. C’est extrêmement important. » D’autant que ces projets locaux permettent à la fois de lutter contre le réchauffement climatique en produisant de l’énergie propre, mais aussi de développer l’économie locale. « Quand nous signons l’appel d’offres pour le projet éolien en mer à Dunkerque, ce sont des emplois demain, dans l’industrie, pour fabriquer ces éoliennes, mais ce sont surtout des emplois pendant 20 ans sur le port de Dunkerque pour la maintenance et l’entretien de ces éoliennes en mer. C’est de l’emploi durable sur notre territoire, fiable technologiquement et compétitif économiquement ».

François de Rugy a insisté sur l’importance de développer l’emploi lié aux énergies renouvelables sur le territoire français. À la rédaction d’Hydrogenium, il a indiqué à quel point il était primordial de préparer les futurs ingénieurs et techniciens de la transition énergétique : « Nous avons beaucoup de formations dans les lycées professionnels et d’enseignement supérieur pour les énergies renouvelables. D’ailleurs, beaucoup d’étudiants veulent se destiner à ces filières de formation et délaissent parfois les filières de formations plus anciennes comme le nucléaire ou les énergies fossiles. Plusieurs milliers d’étudiants ont signé une déclaration en disant « nous voulons travailler dans des entreprises qui se mobilisent pour la transition écologique, notamment dans l’énergie ». Nous avons travaillé avec Muriel Pénicaud, ministre du Travail, pour que les formations permettent de saisir les opportunités de nouveaux emplois dans les entreprises qui développent des énergies renouvelables. Et cela s’applique aux étudiants en formations ou en apprentissage, mais également aux salariés qui ont besoin de se reconvertir et qui sont en formation continue ».

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