Francois-Michel Lambert, hydrogenium, hydrogène
Parlement

François-Michel Lambert : Nom de code Jupiter 1 000

Au cœur de la cité phocéenne, Fos-sur-Mer développe un projet de plateforme de production d’électricité et de distribution de gaz. Au carrefour de la transition énergétique et de l’économie circulaire, ce projet, mené par des industriels privés et publics, a vocation à distribuer de l’énergie verte dans son périmètre.

Envoyez de l’électricité, conçue par des éoliennes et des panneaux solaires, dans deux électrolyseurs, l’un alcalin de 0,5 mégawatt, l’autre PEM (à membrane) de 0,5 mégawatt, et vous produirez de l’hydrogène « vert ». Ensuite, soit vous obtenez du méthane qui, lui-même capte et stocke le dioxyde de carbone, soit vous injectez directement l’hydrogène vert dans le réseau de transport de gaz.

Actuellement 6 % d’H2 sont autorisés au maximum dans les réseaux de gaz naturel en France. Ce taux pourra évoluer dans le futur (selon harmonisation européenne).

À Fos-sur-Mer, cité industrielle près de Marseille, un démonstrateur a pour ambition de produire du gaz naturel grâce à de l’électricité verte. Au premier étage de l’immeuble Chaban-Delmas, « au 101* », dans son bureau parisien de député des Bouches-du-Rhône, le président de l’Institut de l’économie circulaire, François-Michel Lambert, résume le processus : « En recomposant l’hydrogène avec les électrolyseurs, on obtient du méthane (CH4), du gaz générique et de l’oxygène.

Le méthane est une énergie très générique et sert pour le gaz de ville, le gaz de mobilité et le gaz chimique. Le dioxyde de carbone (CO2) récupéré vient de l’industrie lourde qui en génère beaucoup. Avec ses zones industrielles, Fos-sur-Mer consomme autant de CO2 que la ville de Marseille. On joue avec de gros chiffres ».

Le projet a donc pour ambition d’installer, au cœur de la cité phocéenne, un lieu de production d’un mégawatt électrique 100 % renouvelable. Cadre dans le privé avant de devenir parlementaire, François-Michel Lambert est devenu « un petit chimiste amateur » : « Cette installation a une particularité : elle fait appel à deux systèmes d’électrolyse différenciés afin qu’au bout de quelques années, soient renforcées la compétence et la maîtrise de la méthanation**. C’est unique au monde de tester deux électrolyses ! »

L’objectif est en effet de récupérer du méthane prêt à alimenter les consommations des ménages et des industries :
« ils ambitionnent de récupérer le surplus de l’électricité produite par les fermes éoliennes pour « casser » les molécules d’eau et en faire de l’hydrogène vert d’un côté et de l’oxygène de l’autre », insiste le député des Bouches-du-Rhône. Il s’agit d’ouvrir la voie à une nouvelle filière, à une nouvelle vision de l’énergie.

Outre Marseille Fos, première zone industrialo-portuaire de France, ce projet baptisé Jupiter 1 000 associe des entreprises privées comme GRTgaz et des acteurs publics comme le grand port maritime de Marseille ou le CEA-Liten : « Cette approche particulière de l’économie circulaire qui consiste à optimiser les flux d’un territoire est remarquable aux niveaux européen et mondial », se félicite François-Michel Lambert, également président de l’Institut de l’économie circulaire.

« Le surplus d’électricité est une contrainte et apporte un excès de CO2 mortel pour l’humanité », rappelle le député, qui souligne « un projet industriel inscrit dans un système d’économie circulaire où les déchets des uns deviennent les matières premières des autres ». L’élu des Bouches-du-Rhône est d’ailleurs confiant pour la suite : « Cela incite des nouveaux acteurs à partager et ça crée une dynamique positive avec des entreprises qui s’installent ».

* 101 rue de l’Université, sur le trottoir d’en face celui de l’hémicycle, immeuble de bureaux pour les députés de l’Assemblée nationale.

** Méthanation : Procédé industriel pour transformer l’hydrogène et le dioxyde de carbone en méthane. À ne pas confondre avec la méthanisation, le processus qui laisse les matières organiques se décomposer sans oxygène pour produire du gaz naturel.

Les grandes lignes du projet

  • « Valider les technologies et leurs performances dans un système intégré ;
  • Sortir une nouvelle technologie de méthanation du laboratoire (pour la première fois, dans une taille préindustrielle) ;
  • Concevoir les interfaces, le poste de mélange et d’injection dans le réseau de transport de gaz ;
  • Savoir gérer ces équipements ensemble : réactivité, flexibilité, rendement ;
  • Être prêts à accueillir le power-to-gas quand les clients se lanceront ;
  • Donner aux acteurs une opportunité de démontrer/tester leur savoir-faire ;
  • Identifier les contraintes d’exploitation ;
  • Travailler en parallèle sur un futur modèle économique avec les autres acteurs de la filière. »

Les étapes année après année

  • 2014 : Définition du projet et partenariat – conception générale – dépôts des dossiers de financement ;
  • 2015 : Montage financier – accord de partenariat – décision d’investir
  • 2016 : Études de détail et dépôt des dossiers d’autorisation
  • 2017 : Autorisations et début de construction
  • 2018 : Démarrage
  • Fonctionnement, essais, analyses et dissémination des résultats, communication

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