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Arnaud Leroy : « Les Hydrogénies permettent d’animer une communauté ! »

Le président de l’Ademe était le 22 janvier à Dunkerque pour les Assises de la transition énergétique. Arnaud Leroy a souligné la place des collectivités dans la transition écologique, et l’importance de déployer massivement l’hydrogène vert, à l’occasion de la remise des Hydrogénies.

Une fois n’est pas coutume, la ville de Dunkerque s’était couverte de neige à l’occasion des assises de la transition énergétique. Dans les allées du palais des Congrès, collectivités, entreprises et associations échangeaient de bonnes pratiques. Arnaud Leroy, le président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), s’est réjoui de célébrer les 20 ans de ces Assises qui sont organisées chaque année soit à Dunkerque, soit à Genève, soit à Bordeaux. Il a toutefois précisé : « J’espère aussi que demain, on pourra trouver des capitales européennes, de grandes villes européennes qui sont intéressées par la démarche. Nous sommes tous sur le même bateau, avec des données de plus en plus européennes : que ce soit les déchets, la question énergétique, la question climatique».

Autre souhait du président de l’Ademe, un changement de nom et de prérogatives pour l’événement : « Il faut qu’on imagine élargir l’intitulé à transition écologique plutôt que transition énergétique, parce que je pense que le sujet devient de plus en plus vaste et de plus en plus interconnecté, interdépendant. Il faudra aborder d’autres sujets, comme l’économie circulaire. » Un sujet dont l’Ademe a fait son cheval de bataille à l’occasion de ces assises, avec le lancement d’un nouveau dispositif d’accompagnement des collectivités locales dans l’économie circulaire. « On est face à un challenge qui n’est pas anodin, dont les solutions sont locales et créatrices d’emplois, où il y a de l’innovation. La question de la crise des déchets évolue, et à beaucoup plus court terme que l’on croit ».

Le sujet des responsabilités confiées aux collectivités locales était au cœur des débats, lors de ces Assises, et notamment à propos de ce que les collectivités pourraient percevoir de la contribution climat énergie afin de mettre en place des initiatives riches et pertinentes pour leurs territoires. « La question de la transition, qu’elle soit énergétique, écologique, ou les deux, ne se fera pas sans les collectivités » a insisté Arnaud Leroy. Il a salué l’évolution sur vingt ans des assises : « le fait qu’on soit douze fois plus en termes de participants, de collectivités intéressées, qu’on voit émerger un festival off, montre quel est le format d’acceptation des communes pour arriver au consensus et pour fabriquer des solutions ».  Selon lui, les assises, depuis leur création, ont « irrigué » les débats sur la transition énergétique en France, grâce à une dynamique et une culture de communauté : « on a une petite avant-garde de collectivités qui veulent aller de l’avant, avancer ensemble. »

Enfin, Arnaud Leroy a remis à chaque lauréat son trophée dans le cadre des hydrogénies, « un prix qui permet d’animer une communauté, ce qui est très important » nous a-t-il confié. Il a débuté son discours en remerciant les équipes de l’Ademe investies sur le sujet de l’hydrogène, et plus précisément Luc Bodineau, « cheville ouvrière de l’hydrogène en France », qui loin d’être un « néo converti », promeut le développement de l’hydrogène depuis longtemps. « L’hydrogène n’a pas toujours été à la mode » a rappelé le président de l’Ademe pour insister sur le caractère précurseur de l’agence française.

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Puis le président de l’Ademe a souligné la variété des solutions et des initiatives : « Je suis ravi de voir la variété de projets, et des projets importants ! On parle de semi-remorques, de bateaux, il y a plein d’autres projets qui n’ont pas reçu de prix aujourd’hui, mais qui créent de nombreuses innovations. On n’est plus dans la science-fiction quand on parle de l’hydrogène, et ça, je pense que c’est un élément important, surtout quand on discute la programmation pluriannuelle de l’énergie. Ce n’est plus du futur, c’est la réalité, on le voit dans les territoires, dans les grandes régions ». À l’issue de la remise de trophées, il a dit à la rédaction d’Hydrogenium sa satisfaction de voir, outre des projets innovants et différents, une vraie répartition sur le territoire français des projets. « Cela montre que l’ensemble du pays s’intéresse et est en train de regarder pour passer à l’hydrogène dans différentes proportions ». Une décentralisation nécessaire, puisque c’est justement tout l’enjeu de l’hydrogène de pouvoir sortir du modèle jacobin. C’est d’ailleurs un des sujets abordés par les futurs appels à projet hydrogène de l’Ademe, indique Arnaud Leroy : « L’appel à projet mobilité est sorti, on attend sous peu le lancement de l’appel à projet industriel et on travaille sur les zones non interconnectées, notamment les Outremers et la Corse. On est en train de définir quel type d’application on pourrait avoir dans ces territoires-là ».

Une réflexion qui s’accompagne, pour Arnaud Leroy, d’encore bien des étapes avant d’avoir une filière parfaitement opérationnelle : « Il faudra qu’on mette aussi un peu plus d’argent public pour déployer, tester, s’entendre sur les dérogations, sur les règles, puisque je pense qu’il y a encore un corpus réglementaire qui a besoin d’être écrit. Il faut qu’on trouve des moyens, concernant l’expérimentation, le droit à la dérogation. Je pense qu’on va se heurter à quelques difficultés réglementaires ou administratives, on est les champions pour cela dans notre pays, et il faut qu’on puisse les identifier assez vite pour les lever. Nous devrons aussi nous inspirer des expériences à l’étranger, valoriser la présence d’acteurs étrangers qui veulent venir sur le marché français, puisque je pense qu’on a des choses à s’apprendre mutuellement. Ces conditions sont nécessaires pour permettre le déploiement massif de l’hydrogène vert, afin qu’on puisse avancer et participer de plain-pied à la transition énergétique et écologique du pays ».

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